L'irrationalité des comportements humains

         

 La jeune pousse encore immature et vierge découvre un monde que des millions d’autres ont déjà vu et souffert avant lui. Mais elle ne le sait malheureusement pas.

 

Cette ignorance la sauve momentanément parce qu’elle protège son enthousiasme naturel et sa soif de découvrir.

 

En revanche, elle la perd car elle croit – à tort- pouvoir changer quelque chose de fondamental à cet univers.

 

La confrontation entre ses espoirs initiaux et l’image de la réalité que lui renvoient les anciens au fil des jours lui font comprendre avec une acuité croissante la vanité de ses projets.

 

Exception faite de quelques individus, masculins ou féminins, qui ne peuvent abandonner l’idée d’être détenteur d’un droit à décider abusivement du destin des autres.

 

Comment s’expliquer les attitudes humaines actuelles ? Comment comprendre ces désirs permanents d’hégémonie, de pouvoir et de domination sur les autres encore exercés par certaines nations sur d’autres ? Ou par certaines parties d’une population sur l’autre ?

 

Après dix-mille ans de disputes, de conflits, de guerres, toutes de mieux en mieux documentées, voire apprises dans les cours d’histoire anciennes des générations actuelles et médiatisées à l’envi, comment accepter que le règlement des divergences de point de vue par les armes soit encore une option envisageable par certains dirigeants de ce monde ?

 

Ne pouvons-nous donc rien apprendre des souffrances de nos pères et de nos mères ? Sommes-nous de tristes animaux incapables de retenir les leçons du passé et condamnés à répéter sans fin les errements séculaires?

 

Qui plus est, en les justifiant par je ne sais quel motif empreint d’une morale fallacieuse. Il me semblait pourtant que nos ancêtres avaient inventé l’école pour préserver précieusement les acquis suintant des expériences accumulées patiemment au cours des siècles et nous donner les arguments suffisants permettant d’éviter la redite imbécile de raisonnements menant au pire.

 

Sommes-nous, somme toute et inéluctablement, comme le pensait autrefois le professeur H. Laborit, prisonniers des structures invariantes de notre code génétique et du déroulé immuable du processus vivant ?

 

Ou devons-nous garder l’espoir -et donc y travailler activement- d’assister un jour à l’avènement, non pas d’un Messie, mais d’une humanité plus juste et plus éclairée ?

 

La question reste ouverte et, ne l’oublions jamais, la réponse dépend de chacun de nous.